Actes Colloque > Patrice Bourdelais, drecteur de l'InSHS, représentant du président du CNRS

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers collègues, Monsieur l’administrateur du Cnam, Madame la présidente, Monsieur le ministre, Madame la ministre,

C’est un grand honneur pour moi de vous accueillir aujourd’hui, au nom du Président Alain Fuchs, ici au CNRS, au cœur d’un grand organisme scientifique.

Ce colloque avec ATD Quart Monde est pour moi exemplaire du virage épistémologique pris depuis peu de temps dans le domaine de la recherche en sciences sociales.

On ne peut certes reprocher aux chercheurs d’avoir négligé l’analyse des grands mécanismes créateurs des inégalités sociales ainsi que leurs conséquences sur la constitution des groupes sociaux et on ne peut leur reprocher non plus d’avoir négligé l’écoute des humbles, des pauvres, des personnes en situation de pauvreté. Mais, ils n’ont pratiquement jamais, sauf exception, intégré à la construction de leur sujet de recherche sur la pauvreté les questions qui viennent des intéressés eux-mêmes. Or nous savons bien que la recherche progresse en multipliant les angles d’analyse, les approches, les questions formulées.

Nous parlons beaucoup de sciences participatives depuis quelques années, elles permettent le plus souvent d’intégrer au réseau de releveur de données des volontaires recrutés parmi les citoyens de ce pays qui peuvent, par exemple, compter le nombre de papillons dans leur jardin tous les jours et alimenter une base de données organisée et exploitée ensuite par des chercheurs.

La démarche initiée avec vous va bien au-delà. Il s’agit de co-construire la recherche sur les sujets de la recherche eux-mêmes, les personnes, les pauvres ou les personnes en situation de pauvreté, les désocialisés, les désaffiliés, quel que soit le terme que j’emploie, vous comprenez bien quelle est la réalité qu’il recoupe, de considérer aussi comme des données de recherche leur témoignage, leur description des difficultés qu’ils rencontrent et au-delà des données nécessaires à toute recherche d’incorporer aussi à la démarche de recherche leurs hypothèses, les questions qu’ils se posent, les questions qu’ils nous posent.

Le programme de cette rencontre en montre à la fois la richesse et l’originalité. Je vous souhaite vraiment une journée d’échanges très fructueux et j’espère que ce colloque au CNRS constituera un événement scientifique, une date que nous pourrons retenir comme celle d’une innovation majeure dans le domaine des études sur la pauvreté et des pauvres qui deviennent des recherches avec les personnes en situation de pauvreté.

Pour terminer, je voudrais remercier les deux personnes qui autour de moi ont accompagné cette organisation : Maria Teresa Pontois et Sandra Laugier qui sont ici au premier plan.

Je ne pourrai pas rester avec vous toute la journée, mais plusieurs membres de mon équipe de direction vous accompagneront et me feront un retour à la fois détaillé et passionné. Je ne doute pas du tout de la qualité des travaux qui seront effectués aujourd’hui.

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