Actes Colloque > Yves Winkin, professeur au Cnam, directeur du Musée des Arts et Métiers, représentant de l’administrateur général du Cnam

Bonjour à toutes et à tous ,

Je représente Olivier Faron, l'Administrateur général du Cnam (Conservatoire national des Arts et Métiers), qui est en mission à l'étranger ces jours-ci.

Je tiens d'abord à remercier le CNRS. On pourrait dire que le CNRS, c’est un peu comme une « banque symbolique ». Y être vous donne une légitimité et je crois que c'est particulièrement important que ce colloque soit ici, au cœur même du CNRS.

Merci aussi à ATD Quart Monde d'être venu vers le Cnam, de nous avoir fait confiance et de nous avoir proposé cette nouvelle aventure intellectuelle. Je me souviens que lorsque je travaillais avec Olivier Faron à l’École Normale Supérieure de Lyon, Habitat et Humanisme était venu nous chercher et nous avait sortis de nos certitudes ; nous nous étions ainsi embarqués avec une équipe notamment de géographes vers de nouveaux horizons.

Et je dirai enfin merci aussi à Marcel Jaeger d'avoir accueilli ATD Quart Monde, d'avoir constitué des séminaires avec ATD et finalement de nous avoir tous amenés ici.

Trois choses me frappent en lisant le programme.

Tout d'abord, on est littéralement dans un travail à hauteur d'homme, un travail horizontal avec les acteurs. Ce n'est pas, comme souvent en sociologie, un travail d'en haut, d’où l’on se penche sur. Ici, on travaille avec.

Deuxièmement et c'est corrélé, c'est une attitude que je qualifierais de pacifique. Combien de fois avons-nous lu des phrases comme « lutte contre », « combat contre ». Ici non, on travaille et on dialogue avec. On peut parler de bascule épistémologique dans l'attitude.

Et enfin, troisième point, il y a une ambition théorique et on l’assume sans détour— ce qui est rare dans le domaine de la pauvreté. Lorsque celui-ci est confiné au registre de l’assistanat social, on n’oserait pas assumer un terme même comme « épistémologie », on n’oserait pas, comme on le fait ici dans le programme, convoquer les épistémologies féministes et post-coloniales. Or c’est très bien ! Je pense qu’il faut oser cette reconnaissance par un nouveau vocabulaire. Et il faut aussi demander une reconnaissance institutionnelle. Je ne sais pas trop si, comme dans les pays anglo-saxons, on va voir arriver en France des poverty studies — des études de la pauvreté, mais pourquoi pas. On voit très bien comment les « studies », qui sont des études nécessairement interdisciplinaires, contribuent à cette bascule épistémologique que j’évoquais il y a un instant.

On assiste donc à quelque chose ici qui vaut sans doute pour les « poverty studies » si elles existent un jour, mais, au-delà, pour l’ensemble des SHS—comme si vous contribuiez à faire émerger une nouvelle manière de faire avec les SHS. Personnellement, j’en suis très heureux et je pense que tout le Cnam est derrière l'administrateur et l'équipe de direction du Cnam pour dire « bravo, continuez, vous êtes véritablement dans la bonne voie ».

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